Peninsula

p a q u e t a g e .  p e n i n s u l a

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

24 juin d’un autre siècle. J’ai ancrée sur ma péninsule. Une île flottant aux confins de l’infini océan. Exactement comme une île, s’il n’existait ce passage venu la relier au reste du monde. Une subtile nuance qui se baptise isthme dans le jargon des marins ou Insularis Boulevard pour les intimes et que les eaux engloutissent parfois, me laissant soudainement sur ma péninsule fauve et reculée.

Quiétude éperdue et absolue, où il y plane bien de temps à autre un oiseau d’incertitude...
Puis subito survient l’instant surnaturel où les eaux se dispersent faisant réapparaitre l’isthme que je traverse alors transportée de joie de revoir ce et ceux que je chéris. Je m’en vais naviguer vers le chapelet d’îles que sont mes chers parents, tendres et fidèles amis, précieux compagnons de voyage. Une multitude d’îles mêlées les unes aux autres et qui dessinent un archipel colossal. 

Sur ma péninsule, j’y ai bâti un phare. Aménagé un recoin douillet prêt du feu où je peux partager des guimauves boucanées avec celui que j’ai invité un soir. Il a apporté sa guitare et une bouteille du meilleur vin et il est resté depuis. Tous les deux avons arpenté le vaste monde, nous avons découvert les Arts et la beauté des cieux ensemble. Il m’a prise par la main et m’a offert un bateau, une ancre, un port, puis un enfant, qui aujourd’hui court les boucles au vent iodé, les yeux fascinés par ces vagues espiègles qui cavalent à ses trousses. Tous deux sont la lanterne magique, tout en haut du phare, qui enlumine mes jours et mes nuits.

Aujourd’hui sur ma péninsule, le vent souffle 40 moulins. Mon bateau est amarré solidement, ma boussole m'indique la trajectoire, la liberté caresse davantage mon visage et Insularis Boulevard surplombe les flots. La péninsule a le parfum de la maturité et porte quelques rides sur ses falaises encore sauvages. Mais fortune est mon âge mûr qui me mène jusqu’ici, moi capitaine de mon passé et explorateur avide de mes années à venir.

À mon matelot de coeur et notre étoile de petite mousse.